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Extrait d'un quart, Delirium Tremens, 1.7 /63.

1. Marbre.

poser au-delà de ses propres limites

l’essence chagrinée du phénomène

l’inertie de l’homme commode,

de nos hommes malades,

de ses corps inventés

jusqu’à l’ennui des heures,

de leur ordre unique et rompu

battre la foudre en face de son désastre

sur une terre encore humée de par ses propres désirs

où tout à côté le soleil seul et en silence

se lève tout à l’autre bout,

à la veille de nos reflets

où l’issue cintrée de notre condition douteuse,

l’effet, les apparences, son reniement, et leurs causes,

y sont gravés d’ornements obliques et aléatoires,

afin d’éprouver nombre de figures sous leurs masques

extraordinaires et indulgents.

*

2. Lilith.

des soupçons subsistent

sobres et silencieux

le long de ses veines sinon bleues

qu’un mot se détache.

des langues s’éteignent

où les étoiles ne sont que poussières

ancolies par milliers croisées de nacre.

maintes figures à clef et de travers

gardées au secret d’une pleine nuit

au destin trop court et aux dieux trop présents

et ces quelques vers affolés.

à l’horizon mystérieuse d’une mort ravissante

sur mon visage aux heurts pénibles et formidables

l’illusion prend une place trop grande

merveille terrifiante et déplorable

comme tombée du ciel.

*

3. Lime.

sa solitude bien à l’abri

son ombre sur les murs

son reflet pâle et troublé.

des mots avec toute leur réserve

des rêves qui nous échappent et nous réunissent

des couleurs écrasées.

y superposer l’oubli et sa déchéance,

cataclysmes, subjectivités, paradoxes,

j’ai maigri ce que j’étais.

*

4. Lear.

ravir la lune de ses revers et s’étourdir

de son ennui qu’empêche l’oublis

de l’exaltation muette de l’infini

se passer de légende et de leur sursit

réhabiliter dieu jusque dans les détails

épuisé de par notre seul intérêt

replier jusqu’à la moindre étoile

chaque figure esquissées d’un trait

et le cœur de ses propres excès

se délivrer de son chantage et de ses leurres

chaque fois que la nuit s’impose

redoutant son innocence et sa maladresse

ta main dans la mienne comme un handicap

finissant un vers en crachant sur l’ego.

*

5. 0.9

je dessine la lune en train

doucement alors

je découpe son image

j’écris

debout

avec beaucoup d’amour et autant d’oublis

très tard, plus vite,

sans recul,

sans parfois même manquer une larme

suivant les failles laissées des cris en travers les murs

sans plus le reflet de ses traces sur des fenêtres sales

cratères exhortés par l’indigestion de l’ennui.

*

6. Cargo.

enfouir le quotidien détaché de sa mécanique de l'esprit incontournable son âme envahissante

l'intuition abandonnée à l'expérience interdite l’institution efféminée

moderne et classique

et muette et tapie est martyre et magnifique est satyre et resplendissante

et je m’essuie les yeux

et demeure ordinaire nous ne sommes pas bêtes mais guère meilleurs.

*

7. Manège.

nous gratterons la terre

jusqu’à ce que la nuit tombe

nous invoquerons le ciel

jusqu’à ce que le froid nous transit

nous nous écorcherons

nous embrumerons nos souvenirs

nous embaumerons nos reliques

où nous débarquerons sans plaisir

nous implorerons les dieux

qu’ils gardent secret tout ce que l’on ose

ce que l’on cache nous

nous effleurerons à peine

nous nous effacerons

plus pâle de mieux comprendre

un temps soit peu

l’abstinence des étoiles.

*

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