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Variation. 23 poèmes sur le jour et la nuit. par zihed.





« Cette poésie que je ressens si fort dans sa lucidité, et qui pourtant me surprend à chaque fois. Merci. » Alain Pino.

Variations.  
23 poèmes sur le jour et la nuit, par ZiHed.


A Alain Pineau.







I.   Peintures.



1.   Vertige.

minuit en vainqueur,
mille nuits dans l’erreur
de brillantes nuits à en imiter la contradiction
j’observe le mâle
sans plus un maux.

elle me murmure un sourire.

Dans un geste trop lent
pour en abandonner l’éternité
trop lent
pour en abandonner la réalité,

elle me murmure un sourire.


*



2.    Alizé.

Une nuit vouée à son génie
voler l’infini un instant de son génie
Une nuit gonflée de son désir
la nudité corrosive des incendies

passer une nuit de plus à l’abri
Nuits d’orages et de précipices
        passer une nuit encore
à remuer terre et ciel
Une nuit que dure l’éternité


*



3.   Profil bleu.

Longue nuit scellée au tragique de son génie Longue nuit mêlée
Au drame de son ennui Longue nuit aux désirs maintes fois répétés et toujours inassouvis 
Longue nuit l’œil fixe et les bras croisés.


*



4.   Méridien.

Génie
Infaillible d’urbanisation et de monstruosité
Longue nuit
amputée à l’éternité.


*



5.   Lisbonne.

D’autres nuits que l’éternel
autre en son mâle.

Une autre nuit
une nuit de plus passée dans l’urgence.

D’autres nuits en son mâle
autre que l’éternel.

Une nuit de plus
passée encore à l’écart.

Une nuit encore
Ou de l’indisponibilité du mâle.


*



6.    Revue.

C’est enfin le silence ce n’est pas une victoire
Un ciel bleu bétonné de promesses.

Le jour contraste avec notre impuissance
Avec la transparence allogène d’une minute trente.

&

De lentes sirènes traversent éblouies
Ces longs dédales de cadres froids.

Egal à moi-même je me prête au Je
Je vieillis mâle.


*



7.   Fumigène.

C’est un grand ciel bleu
Trop grand et trop bleu

Ce sont de longues longues
Très longues nuits

Dénouées de magie
Et d’héroïsme

Des heures et des heures
Sans histoire

C’est tout un poème 
une torture.  


*



8.   Chanson.

Voilà qu’il vient
De tomber

Autant de larmes que le ciel

Le voilà là
La la la la la
qu’il vient là
La la
la la        
     la
De crever

Un grand ciel d’ailleurs
Tout bleu.


*



9.   Alinéa.

C’est un grand ciel écrit
Tout en bleu et d’idéal
Une mathématique qui se précise
En de profonds soupirs et nombreux précipices
Une géométrie efficace
c’est le vide qu’une chute ne comble pas.


*



10.   Final.

Le jour a ses lèvres l’exacte nudité
Le profil bleu
Je suis à la fenêtre propriétaire de son mal
Le mime et la perpétuité


*



11.   Poème inachevé.

Rien ne bouge. Le temps passe. Gronde. Je me surprends. La porte à clef. Un verre de vin. Assis. La fenêtre grande ou verte. Les jambes croisées. Les traits creusés. Les bras croisés.


*



12.   Samouraï.

C’est une nuit difficile
une nuit pénible et calme
une nuit sans avenir et sans mensonge
c’est encore une nuit difficile.

C’est en imiter le silence et la sévérité
en exagérer le ciel et la mort
le luxe et l’ennui
c’est une nuit sans danger.

Une nuit de plus
sans rêve ni secret
une longue nuit
un mâle toujours plus grand.


*



13.   Parques.

C’est une nuit difficile
Un mâle hésitant
Un mâle excédé
Une nuit difficile

Une nudité excessive
Une nuit irréprochable
Un mâle qui s’en suit

Encore une nuit difficile
Encore une nuit
A la nudité écrasante
Et irréprochable

Que déjà le soleil
Les ruines et la désolation.


*



II.   Cadres.



1.     Orthographe.

Se sentir mâle mais vivant
Dur, sévère, immobile.

Et heurts après heurs
Après heures.

Plus proche
De l’éternelle.


*



2.  Lucille.

Je ne cours plus
la route est longue,
je n’imaginais pas d’ailleurs
qu’elle fut si belle.

La route est longue et je ne m’arrêterai plus,
sauf pour écrire
à ma mère.

Quelques mots
lui dire que je l’aime et qu’il fait toujours beau,
que je pense

toujours
à elle. Et
que rien ne compte
au-delà.


*



3.   Carte.

Il y a de quoi dérober à l’éternité encore une seconde
Il y a encore une seconde et
Il y a l’éternité
Il y a de quoi

Il y a un papillon perdu sous ma lampe
Je suis à la fenêtre
Il y a l’ombre d’un parc assis sur un banc
Des gyrophares à grande vitesse

Il n’y a rien à la télévision
(il n’y a jamais rien à la télévision)
Il y a l’azur
Curieux de l’horizon

Il y a l’horizon en progrès sur la veille
La veille encore on courait
Le risque que l’histoire se répète


*



4.   E=mc².

Il y a l’azur curieux de l’horizon.
Il y a l’horizon en progrès sur la veille.
La veille encore on courait.

On courait !
On courait !
       
En progrès sur la veille on nous cache l’horizon.
L’atome a remplacé nos rêves et on ne rêve plus.
Au même moment
Nous abandonnions l’éternité. 

Etc.


*



5.   Irréversible.

Je suis en cage et la cage est vide.
Vide et grande, et aussi grande
Est la nuit, et moi

Je suis en cage et la cage
Et la nuit sont tout
Aussi éternelles que vides et réelles.

Eternellement vide et réelle aussi.
Et aussi grand est l’espace entre la nuit et moi.
Après tout.


*



6.   Factotum.

Je me prête au Je
le Je est moche et le mâle
se rapproche. Un mâle de plus
en plus proche, un mâle
sans énigme, un mâle toujours
plus grand. Un christ sans la croix
mais à qui il reste toujours les clous
A traverser.


*



7.   De jolis verts.

Le front malade
Les mains crispées sur mon clavier
J’ai perdu l’habitude du soleil. 


*



8.  3x7.

3 livres pour 7 étés
Je jongle
Avec 3 casseroles et un poêle

Il fut un temps je
Lisais un livre entre deux vers
Entre deux verres maintenant

Je passe
De longues après-midi
avec
Vermeer, Delacroix &

Munch
&
Devant

Ce grand ciel
Bleu, quadrillé
Unstoppable

Je tiens
Sinon le mâle pour une énigme
A me reconquérir de
Boue.


*



9.   Complice.

Avec l’âge on ne compte plus
On ne compte plus le nombre.
Avec l’âge on ne compte plus
Avoir encore le temps.
Avec l’âge il arrive comme ça
Plus de mâle que de joie.


*



III.    Mille et autre nuit.


Une nuit comme tant d’autres des rêves par milliers.
Une nuit comme une autre cent étoiles par milliers.
Une nuit comme les autres une comme par milliers.





z.h.

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