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@ part moi.






à PART MOI.

Celine Hazeilberg.


1/2.







I.                  « L'éducation aussi est un mythe. » 
Jonas Gunzoni.



1.    L'histoire s'écrit, mais il s'agit maintenant de l'enrayer.

2.    L'histoire ne prouve qu'une chose: hormis l'abus de pouvoir, justement rien.

3.    L’histoire n’est parfois pas plus nécessaire qu’elle paraît inévitable.

4.    L’histoire est autrement plus terrible que juste, d’autant plus fabuleuse qu’elle aura trop souvent été sanglante.

5.    L’histoire a autant de charme qu’un ivrogne a de la mémoire.

6.    L’histoire est superbecherie.

7.    L’histoire est à la mémoire ce que nos cultures sont les souvenirs, c'est-à-dire ruines et paradoxes.

8.    Les choses changent, c'est très bien mais ce n'est pas vrai, et l’histoire se répète.


*

9.    Rien de plus inutile que la recherche sinon la politique.

10.          Ne rien laisser au hasard est ce vers quoi tient à tendre toute civilisation.

11.          De la morale nous n’avons plus, que des règles d’hygiène.

12.          Nous sommes passés de l’esclavage à l’industrie, en un rien de temps et sans rien changer.

13.          Un zoo est d’une tristesse telle qu’on n’a pas idée.

14.          Nous aurions le courage de vivre, le monde s'arrêterait de tourner.

15.          La violence serait aussi inutile que l’immortalité, si l’un et l’autre ne concordaient seulement pas à nous en accabler les uns les autres.

16.          La faim peut-elle être encore un besoin autant que la guerre une nécessitée ?

17.          Les guerres sont aussi cyniques que la misère est inacceptable.

18.          A l’origine, la violence est un strict minimum, mais non plus essentielle que nulle en soi.

19.          Construire, invariablement, des ponts et des autoroutes, comme des pyramides et des cathédrales ; épater dieu sans plus se donner le choix.

20.          Autant le sport est pathétique, autant travailler est devenu inhumain.


*

21.          L’ordre est la plus simple contradiction du progrès dont nous puissions avoir idée et dont il ne nous faudrait pas douter. 

22.          La seule preuve d'un réel progrès reste l'asservissement de l'homme - et il n'y a rien de moderne à cela.

23.          L’automobile est une abomination des temps modernes, rien de mieux.  

24.          Rien de plus sadique que de ne plus pouvoir ouvrir une fenêtre dans les transports en communs ; ni de plus vicieux… 

25.          Mourir sera un progrès lorsque nous connaîtrons la paix.

26.          Reconnaître notre médiocrité devrait être en soi un progrès. C'est-à-dire que nous nions bien trop souvent l'évidence.

27.          Si le désert avance, il est bien le seul.

28.          Les langues seules évoluent, le reste périt.

29.          Rien de plus obscène ni de plus morbide que la prévention.


*

30.          Tout gouvernement ayant un recours à la force est une dictature est illégitime.

31.          La misère est la preuve la plus flagrante de l’abus de pouvoir.

32.          Un homme préoccupé par le pouvoir n'est pas digne de confiance est dangereux.

33.          Aucun gouvernement n’a autrement su faire qu’échouer.

34.          Nous n'avons pas tant besoin de lois que d'ordre ; d'où cette remise en cause nécessaire, obligée et immédiate, du rôle de l'état.

35.          Une loi qui n’est pas soumise à la raison est pernicieuse, est caduque.

36.          L’ineptie des lois condamne une société irrémédiablement. 

37.          Les lois n’améliorent en rien notre nature quand elles n’y portent pas préjudice. Et là où elles ne s’y soumettent pas, elles ne font que l’avilir.

38.          Les lois ne trouvent d’applications strictes, rigides, valables et réelles que dans les mathématiques ; dans tous les autres domaines, ce peut être pire que de la spéculation et aboutir dans les cas les plus extrêmes au fanatisme et la superstition. (De la médecine.)


*

39.          Le socialisme n’aura jamais été indispensable, mais une de nos plus épouvantables déceptions.

40.          La démocratie semble les restes les plus affreux mais encore, les plus sournois, de ce qu’une tyrannie est l’insolence, une dictature l’incrédulité.

41.          Le capitalisme est de la barbarie, est l’excellence ; l’économie est à son excellence là, toute sa barbarie.

42.          Si la vie en dépendait, les masques tomberaient, mais puisqu’elle en dépend les masques restent.

43.          Il n’y a pas plus d’avenir que de politique - de philosophe que de poète - nous n’avons peut-être pas plus de ressource que de cœur - plus d’idée que de goût.

44.          Toute politique qui ne travaille pas dans l’urgence publique et en sa faveur, n’est d’intérêt aucune, est méprisable.

45.          L'anarchisme seul nous sauvera de la médiocrité dont nous savons faire preuve et sommes capables - nous prendrons alors enfin parti, dans un système qui ne nous laisse plus le choix, et dont l’issue nous sera sinon mais encore vitale.


*

46.          Les peuples auront toujours plus de coeur qu'un gouvernement de bonnes raisons.

47.          Ni libres ni égaux et cela encore jusqu’à nouvel ordre ?!

48.          Que l’argent ne soit plus une nécessité nous soulagerait.

49.          Nous sommes assez cupides pour se foutre totalement du reste.

50.          Parler de minorité transcende un ego tout à fait exécrable.




II. « Dieu est un luxe. »                                              B.Vian.



51.          La vie ne dépend pas seule du hasard et il n’y a rien de naturel à cela.

52.          La nature n’est pas plus prétentieuse qu’elle est juste.

53.          L’intelligence contredit la simple idée que l’on se fait de la nature.

54.          La nature se différencie principalement de l’homme de par ses grâces et sa discipline, et l’homme de l’animal de par sa bêtise et sa cruauté.

55.          L'horreur est humaine est nulle autre.

56.          Nous perdons notre temps de la manière la plus futile si ce n’est la plus cruelle.

57.          Nous sommes la seule espèce à être ridicule ; ridicule dont nous abondons avec extravagance.

58.          Notre sidérante mais néanmoins banale médiocrité, nous caractérise autrement tous, mais bien plus encore que ce à quoi nous aspirons.

59.          Nous ne manquerions de rien si ce n’était de tendresse. 

60.          Nous manquons de modestie, et cela est pire lorsque nous venons manquer d’indulgence.


*

61.          Croire revient toujours à un manque de lucidité.

62.          Le comble de la lucidité : ne point se trouver autre que ce que l’on est.

63.          L'on peut bien être exigeant, l'on est surtout borné.

64.          Nous admettons n’importe quoi par manque de prudence.

65.          Il nous faut bien admettre que nous n'avons d'autre don que la parole.

66.          On ne pense pas tout ce que l'on dit ; d'ailleurs très peu réfléchisse.

67.          L’on croit si bien savoir ce que l’on dit que l’on se répète exagérément, et nous n’exagèrerions pas constamment tout ce que l’on dit si l’on savait seulement de quoi on parle.

68.          (Nous ne sommes ni autrement et parfois bien pire les uns non plus que les autres.)

69.          Imaginant n’importe quoi nous en sommes aussi capables.

70.          Nous sommes d'autant moins gênants que nous sommes corruptibles.


*

71.          Puisqu'il y a des limites à tout, nous ne nous dépasserons jamais. 

72.          Le rêve a ses limites, quand il n’est pas un inconvénient.

73.          Dormir est d’une profondeur que rêver en devient presque superflue.

74.          La mort seule est un obstacle, est disproportionnée, est importune. 

75.          Un jugement n’a rien d’efficace en soi.

76.          Il n’y a rien de plus réducteur que l’intelligence.

77.          Rien en soi de plus impondérable que la chair ni de plus sacré que le corps.  


*

78.          L’ennui vient de sa propre incompétence à ne savoir dépasser toute spontanéité.

79.          La solitude est un luxe dont il faut savoir savourer la misère.

80.          (L’on est toujours plus con que son chien.)

81.          La vérité n’est parfois pas plus belle qu’elle n’est bonne à dire, et le mensonge n’y change rien. Mais parce que la vérité n’améliore rien à notre situation, mentons pour nous en faire une meilleure idée. 

82.          La grossièreté n’est qu’un manque certain d’imagination. 

83.          Plus un esprit est fade et plus le vice le comble.

84.          Nous sommes bien trop puérils pour descendre du singe.


*

85.          La mémoire seule nous trompe, et l'homme est bien pire.

86.          Rien n'est parfait mais l'homme est un monstre.

87.          L'homme peut être aussi cupide que féroce, c'est dire!

88.          L'homme n'a jamais été aussi ridicule que sur la Lune.

89.          Le ridicule de l'homme n'a d'égal que sa cruauté.

90.          Il en faut des couilles pour être un homme, mais les apparences sont trompeuses.

91.          L’ambition des hommes est parfois si intolérable, et leur manque de sagesse plus cruelle encore.

92.          Etre un homme, c’est se placer au dessus de ses origines sans avoir à les renier.

93.          L’homme prouve que même dieu peut faire des erreurs.  

94.          L’homme est bien plus qu’une ébauche.

95.          L'homme atteint au paroxysme de sa condition quand, de la souffrance et ses contrastes il y substitut et son mépris et son confort.

96.          (L’homme contredit l’idée que l’on se fait du progrès et la femme celle que l’on se fait de la nature.)

97.          L’homme n’est pas à l’épreuve du vide.


*

98.          L'amour est une de ces choses dont l'homme ignore tout.

99.          Tout est relatif à commencer par l’amour.

100.    L’amour n’échappe pas au dégoût.

101.    Il ne suffit pas de connaître l’amour pour enfin rire de tout, bien au contraire.

102.    L’amour qui n’est pas désintéressé, n’est pas plus logique que raisonnable que justifié.  

103.    L’amour c’est comme croire en dieu, on en vient souvent trop être déçu.

104.    L’amour c’est comme dieu, il faut soit y croire soit faire mieux.

105.    Rien n’est ni par amour ni par hasard, ce serait sinon de l’amour ou du hasard.

106.    L’amour est vulnérable mais pas impossible.

107.    L’amour peut être si grossier qu’il ne peut être à la portée de tous.

108.    L’amour est outrement, d’une absence totale de pure nécessité, l’amont.  

109.    L’amour n’est rien, plus qu’une illusion, l’âpreté ou le consubstantiel. 

110.    Parler d’amour est toujours un peu exagéré.

111.    L’amour est parfois mais aussi le comble de l’ennui.

112.    L’amour est ce que l’on regrette le plus ne pouvoir attendre de tous et chacun.




III.    « nous ferons peut-être Mahler. »                    



113.    L’art peut être tout aussi admirable que superflu, et tout aussi bien être abominable qu’intéressant.

114.    L’art intéresse si peu de monde que l'on peut se permettre n'importe quoi, et tellement de monde s’y intéresse que tout presque se vaut. (Cette prodigalité, cette tristesse, ce désoeuvrement, rend l’art toutefois beaucoup plus prolixe.)

115.    L’art est d’une tyrannique telle qu’il faut bien des volontaires.


*

116.    Lire me semble parfois échouer, très paisiblement.

117.    Lire, c’est ne plus éprouver de gêne, et tout remarquer, indistinctement.

118.    On ne retire trop souvent de ses lectures, faute de mieux, que peu de vocabulaire.

119.    Lire est parfois tout aussi pénible que formidable.

120.    Quelques lectures sont parfois aussi paisibles que décevantes.

121.    Lire, c’est toujours prendre le risque d’être moins seul.

122.    (Lire, c’est encore ronfler, et particulièrement seul…)


*

123.    Nous manquons tout autant de poésie que de lucidité.

124.    La poésie, c’est autrement joindre l’inutile à l’agréable.

125.    Il semble exister bien peu de chose plus superflue que la poésie. Il existe donc bien des choses plus superflues que la poésie.

126.    On ne peut être à la fois poète et aimable.

127.    La niaiserie chez l’homme le rend incapable de poésie.

128.    La poésie est aussi futile que l’homme est juste - à peu de chose près.

129.    La poésie est à l’homme ce que l’ego ne peut être la mesure.


*

130.    Certains poèmes sont tellement longs, que cela en devient vite insupportable.

131.    La rime n’est pas plus aléatoire qu’elle ne peut sinon être tolérée.

132.    Certains poèmes emploient bien plus d’images qu’ils ne savent en manier les maux.


*

133.    Le cinéma ne nous a jamais rendu meilleur autant qu’il sait nous émouvoir.

134.    La télévision est abjecte et nous contraint.

135.    Le journaliste a quelque chose de la charogne et du clown.


*

136.    Ecrire de la merde c’est toujours écrire.

137.    Orthographe, grammaire et conjugaison, ne sont pas une règle de trois, et ne sauraient être infaillibles.


*

138.    Parce qu'il ne suffit pas d'être mauvais, il faut savoir aussi être génial.

139.    Le génie est aussi modeste qu’imprévisible.

140.    La spontanéité est au vulgaire une tare pour le génie.

141.    Le génie est tout autant de la faiblesse que de la lucidité.

142.    Le génie est toujours surprenant même lorsqu’il se répète, ce qui ne marche pas dans l'autre sens.

143.    S’il nous suffisait seulement d’être génial, mais c’est de cœur dont nous manquons.




IV. « Ce sont les lois qui doivent s'adapter à l'individu et non l'individu qui doit s'adapter aux lois. »    
Françoise Sagan.



144.    Plus les peuples sont ignorants et plus les religions sont importantes, voire nombreuses.

145.    La religion est à l'homme ce que le béton est à la nature, et pis c’est tout.

146.    Les religions sont diaboliques ; elles sont cruelles, hypocrites et dédaigneuses ; elles rendent ainsi compte de la nature enchantée et malveillante de l’homme si elles ne le rassurent pas.


*

147.    (Que la vie ne ressemble en rien à l’idée que l’on s’en fait, voilà déjà qui peut en donner une meilleure idée.)


*

148.     Dieu n’est pas une nécessité, cela serait contraire à notre condition.

149.    Dieu a créé l’homme à son image, c'est-à-dire qu’il nous a fait différents.

150.    (L'homme qui se croit être à l'image de dieu n’est qu’un imbécile.)

151.    Dieu n’a jamais voulu qu’on le vénère, il aurait sinon créé les religions.

152.    Dieu n'est pas raisonnable, ou bien trop patient.

153.    Dieu semble aussi réel que fugace.

154.    N’approuver qu’un seul dieu est un manque de tolérance certaine. (Et qu’il le soit pour tous est tout aussi malsain.)

155.    L’homme est à dieu la légèreté et malencontreusement une réciproque.

156.    Nous sommes bien trop humain pour être dieu.




V.  A part moi.



157.    Regarder par la fenêtre est une distraction qui a ses limites.

158.    Vivre semble si niais.

159.    La banalité du quotidien est d'une mesquinerie…

160.    Rien de plus horripilent que l’opinion.

161.    Les idées les plus grossières sont parfois les plus authentiques.

162.    Nous n’avons maintenant pas plus à se faire d’illusion qu’il ne nous faudrait plus rien réclamer, et inversement.

163.    Rien ne semble parfois plus vivant qu'une image, ni de plus profond…

164.    Nous sommes tout et tous aussi mauvais que prétentieux.


*

165.    Je ne me surmonterai pas seul.

166.    Je vieillis douloureusement, plus cruellement aussi.

167.    Je me sens comme tout le monde, mortel.

168.    Huit heures à trimer comme un âne, et il me reste à peine la force de sourire.

169.    Me rendre compte que je ne pense à rien devrait être jubilatoire

170.    Je vous arracherai les dents jusqu’à ce que vous appreniez à sourire.

171.    Je cherche toujours quelqu’un de plus fort que moi et d’encore plus con, mais sans succès.  

172.    Je trouve tout cela très con, d’autre je me plains pareil.

173.    (J’avoue ne pas trouver tout cela sérieux ni drôle du tout.)


*

174.    C'est un choix, des fois c'est soluble.







26/03/11.  
c.h.