google translate

Delirium Tremens.


Delirium Tremens.  



1.  Marbre.


poser au-delà de ses propres limites
l’essence chagrinée du phénomène
l’inertie de l’homme commode,
de nos hommes malades,
de ses corps inventés
jusqu’à l’ennui des heures,
de leur ordre unique et rompu

battre la foudre en face de son désastre
sur une terre encore humée de par ses propres désirs
où tout à côté le soleil seul et en silence
se lève tout à l’autre bout,

à la veille de nos reflets
où l’issue cintrée de notre condition douteuse,
l’effet, les apparences, son reniement, et leurs causes,
y sont gravés d’ornements obliques et aléatoires,
afin d’éprouver nombre de figures sous leurs masques
extraordinaires et indulgents.


*


2.  Lilith.

des soupçons subsistent
sobres et silencieux
le long de ses veines sinon bleues
qu’un mot se détache.

des langues s’éteignent
où les étoiles ne sont que poussières
ancolies par milliers croisées de nacre.

maintes figures à clef et de travers
gardées au secret d’une pleine nuit
au destin trop court et aux dieux trop présents
et ces quelques vers affolés.

à l’horizon mystérieuse d’une mort ravissante
sur mon visage aux heurts pénibles et formidables
l’illusion prend une place trop grande
merveille terrifiante et déplorable
comme tombée du ciel.


*


3.  Lime.

sa solitude bien à l’abri 
son ombre sur les murs 
son reflet pâle et troublé.
des mots avec toute leur réserve 
des rêves qui nous échappent et nous réunissent                        
des couleurs écrasées.
y superposer l’oubli et sa déchéance,
cataclysmes, subjectivités, paradoxes,
j’ai maigri ce que j’étais.


*


4.  Lear.

ravir la lune de ses revers et s’étourdir
de son ennui qu’empêche l’oublis

de l’exaltation muette de l’infini
se passer de légende et de leur sursit

réhabiliter dieu jusque dans les détails
épuisé de par notre seul intérêt

replier jusqu’à la moindre étoile
chaque figure esquissées d’un trait

et le cœur de ses propres excès
se délivrer de son chantage et de ses leurres

chaque fois que la nuit s’impose
redoutant son innocence et sa maladresse

ta main dans la mienne comme un handicap
finissant un vers en crachant sur l’ego.

*

5.  0.9

je dessine la lune en train
doucement alors
je découpe son image
j’écris
debout
avec beaucoup d’amour et autant d’oublis
très tard, plus vite,
sans recul,
sans parfois même manquer une larme
suivant les failles laissées des cris en travers les murs
sans plus le reflet de ses traces sur des fenêtres sales
cratères exhortés par l’indigestion de l’ennui.

*

6.  Cargo.


enfouir le quotidien
détaché de sa mécanique
de l'esprit incontournable
son âme envahissante

l'intuition abandonnée
à l'expérience interdite
l’institution efféminée
moderne et classique

et muette et tapie 
est martyre et magnifique
est satyre et resplendissante

et je m’essuie les yeux
et demeure ordinaire
nous ne sommes pas bêtes
mais guère meilleurs.


*


7.  Manège.


nous gratterons la terre
jusqu’à ce que la nuit tombe   
nous invoquerons le ciel
jusqu’à ce que le froid nous transit

nous nous écorcherons
nous embrumerons nos souvenirs
nous embaumerons nos reliques
où nous débarquerons sans plaisir

nous implorerons les dieux
qu’ils gardent secret tout ce que l’on ose
ce que l’on cache nous
nous effleurerons à peine

nous nous effacerons
plus pâle de mieux comprendre
un temps soit peu
l’abstinence des étoiles.

*


8.  Cannelle.


je me suis coupée
du reste du monde
sans déranger les anges
ni bien les oublier

j’ai levé mon verre
sans rien avoir écrit
j’ai fini
par compter

sur mon étoile      
étrangère à la veille de mes nuits
aux rêves prévisibles,
élémentaires, inflammatoires, et gaspillés.

*

9.  Javanaise.

s’il nous reste un peu de temps
un peu d’amour un peu de cœur
s’il nous reste un peu de place

si j’écris plus gros
si j’y vois mieux mes fautes
si nous n’avons pas tout oublié
ce soir le déluge et César

rattaché à des soleils milles fois
arrangés, disparus ou envolés 
lorsque nous étions bien et bien plus profonds
nos lois indépendantes de la courses des étoiles

ou si je tourne sept fois
ma langue dans ta bouche
avant de faire demi tour. 

*

10.  Moins une.

folle
déchirée mais résolue
mon ennui formidable et mêlé
de mes illusions vaincues et démantelées
 
je sombre
sans retenue
je me dégrade, je m’éternise
j’abandonne les étoiles et leurs habitudes

mais si le ciel s’applique
nous nous croiserons
au détour d’un verre on s’accrochera
et nous renverserons la table et ses oracles. 

*

11. Grade.


rongé par ses vers
j’ai dans les yeux
tout le vide des étoiles
et son reflet dans la glace.
leurs hordes enfouies, sa farce déjouée.

je me souviens de mon rire
du vin,
de ses horreurs et de nos excès.
où s’abîme
encore le diable
en son cor.

la soif venant d’ailleurs 
sa nature à moitié morte et le ciel tout prêt
je reste pour vous
un étranger au pieds du mur.
l’ombre assurée par ses arrières.


*


12. Louifercène.

défiant des ombres sans reproche    
édifiant
des reflets enfoncés trop profond dans le paysage
albâtres aux prémisses de sa propre folie
agacée de ses rêves
égarés, aggravés, gâchés, galvanisés,  
je m’écrase et me surprends encore
à tout ramener à terre, à désirer sa chute

j’écoute mon frigidaire
qui n’a rien à me dire de passionné
ratifiant nos choix
aux hasards vénales et versatiles
nos cris étranglés de tout leurs poids
revêtant nos délires surmontés de leur veille
abusives et dégonflés.


*


13. Bille.


retenons dieu où
tout autrement
nous ralentissons

expliquons chaque rêve
maladroitement
modestement

enroulons nous part ailleurs
de ses parfums chagrinés  
saisissons l’abîme

et sans dommage
défrichons ses leurres
sans plus avoir d’égal.


*


14. Plage.


nos rêves se font en plein jour
et ne se retrouvent plus
la pluie m’ennuie mais la Capitale est pire
le ciel a beau s’étaler, nous avons bien d’autres étoiles
dans les yeux et le soleil encore
sur la peau.


*


15. Violette.


j’ai vu l’heure tourner avec autant de gêne que de plaisir,
des montagnes russes qui envisageaient l’ambivalence mitigée de toutes ses torpeurs
j’envisageais de grands huit que l’on devinait bleus
un chant invisible fleurir notre grâce indubitable et son dégoût
insatiable et mûr,
obstiné,
obstinée et réfractaire,
et j’ai observé le silence se soumettre et s’imposer
l’absence se vénérer sans qu’il ne se révèle
heureuse jusqu’à présent.


*


16. Palimpseste.

nous en retirer d’un côté et nous en imposer de l’autre
de la gravité de chacun à l’immuabilité de tous
contrepoint applicable à d’imperceptibles chuchotements
épave vidée de ses vertiges et sans éclat
raffolant d’outrages et de frissons
à l’anxiété conciliée de son impatience
du silence emprunt des villes à l’invasion délirante
de la parole
c’est la foi certaine et précise, la source asséchée
estropiée
un souci décliné de ses corps déclinants.


*

17.  Préfabriqué.  


dans le secret des cœurs
aux gorges déployées rien
à résoudre à plein poumon
que mon corps ne réclame

pas le moins du monde
envie le soleil des mers
mûr, rose, avide et frêle
au goût étranglé de poutre

et les mouettes se moquent
de nos vertiges au clair de lune
de nos épaves sous les étoiles
étranges, abandonnées à d’autres

et quand sur terre la nuit se creuse
en son ventre noué des îles et d’astres polymorphes,
enfreindre sa désolation et ses secours,
les retrancher des langues par le feu,
de ses reflets en retards.


*


18. Romain.

le dos appuyé
au mur
un vers à la main
je fume

l’immensité nue
je décompte le temps
j’arrive à la fin
de ma page

et c’est le silence
le poids de son corps
le vide
les grands fonds

je ne me perds pas
ni ne m’emmêle
c’est les mots une nouvelle fois
les mêmes. 

*


19. Oz.

sans plus un verre malgré les maux, 
nous fermons les yeux pour ne plus nous tromper
voulant fondre le silence à la place seul du vide
et redoubler l’absence éprouvée comme un manque
informer la grâce de sa flexibilité

ravir le ciel aux reflets de ses miracles périmés
gâter le démon de par sa providence incontestable
évoquant les eaux excusées d’inconstance
accusant la bête de bafouer sa conception
le génie exhaussant les promesses, sa foi jumelée à la terre,

sans plus un vers malgré les mots,
convaincre la foudre de nous épargner
sa beauté soumise et depuis souillée 
sans envisager l’aberration cruciale de ses torts
ni dépasser la nécessité qui l’accompagne

et rattraper les ombres en fuites aux confidences amères
l’abus aveugle et obstiné des parques 
les soupçons odieux des cafards selon l’instruction des vierges
le vacarme ignoble des dieux aux héros somptueux
et damnés, et nos erreurs 

à la discrétion proscrite, et délibérée
son empire engagé dans une direction
ou rivaliser avec l’état, le dévaliser de nos trésors
et nous délivrer de son influence et subordination,
usant de pronostiques pour en usurper l’anathème. 

*


20. Incision.

ce n’est pas la mort qui nous surprend le plus
que de tout ce que l’homme est capable
capital des jardins suspendus plus que notre crainte
certaine encore de tomber sur ce qui n’est plus
ni d’or mais d’inox, endolorie et reluqué,
un éternel recommencement,

et ce ne sera jamais plus que des cheminées qui fument
comme s’évanouirent nos rêves de l’impuissance
ce ne sera jamais plus qu’entre quatre murs
l’exclusion, l’asile, l’exil sauvage et passionné,
et étouffer le froid rencontré la nuit
dresser la nuit les fauves contre témoins et associés
et refuser à l’élixir sa gratuité, sa provenance et de nous encombrer.

*


21. Lancaster.


sans accuser l’obscurité ni ses blessures
égrenant la poussière secouée des étoiles
réfléchissant à l’engrenage rigoureux du soleil
je te rendrai

heureuse
et le ciel
incertain

entre nos rêves et ses secrets
nos corps dévoilés sous le sort
aux besoins dénudés en guise de parasol
un beau jour
nous reconduirons les astres
et enfreindrons les lois.

*


22. Bouche en cœur.

j’ai tendu l’arc de la lune qu’il soit écarlate
j’ai replié son prisme en trois angles
j’ai tenté d’ignorer les étoiles
et l’orange amère laissée là par mépris
aux Balkans

les ombres vertes et affligeantes de Vincent,
Camille et Charles
affichés au grand jour
de leurs mystères embarquées à toute allure
fantômes impartiales et ankylosés
                
j’essai de garder mon reflet dans la glace
naturel, indifférent,
son empreinte encore neuve et toujours aussi muette
où à la base du ciel c’est reformulé des tulipes
les lèvres en travers de ses chaînes. 

*

23. Circonlocution.

solitude et illuminations
de mouvements irréversibles
inachevés et dictés
aux directions opposées
illusoires mais animales 

j’ai du sens des réalités
réfléchis au-delà de l’infini
notre nature par ses forces abandonnées
poursuivi au-deçà des corps
et jusqu’en bas de ma page 
une terre ralentie, indexée
de mondes authentiques
j’ai rêvé d’évasion. 

*


24. Les maux.

du sang, des terres et d’ailleurs
épuisent encore tout ce monde sur la route   
ces journées interminables et perdues

je n’ai plus rien
ni à boire ni plus à creuser
le ciel l’exception de notre sourire, la règle.  

ma solitude
n’a d’égal que ma naïveté ici,
rien n’est poésie.


*


25. Acte.

je fais le soleil
et la terre pas trop ronde
je suis la lune dévoilée de ses mystères
à heures fixes
je dissipe les étoiles
d’une seule main, repose
chaque chose en son temps.


*


26. Rio.

où c’est que je suis-je
pauvre de moi en mois
déboussolé, imperméable
d’enthousiasme et d’arrogance
trompée en son endroit
d’astres lugubres et rancuniers
aux sourires tristes et adorés.


*


27. Boomerang.

la preuve
absolue et invariable
de nos réalités distinctes
et coordonnées
de notre misère et de notre majorité
de ses idéaux dégradants et décapés
d’une mort affranchie et précipitée
d’un amour vulnérable
mais pas impossible
ainsi que la légèreté poussiéreuse d’un insecte
l’insinue tant
la liberté de nos vers demeure
inflexible
ou s’anticiperait.

*


28. Roulements.  

nous dépasserons l'infini
surmonterons l'immortel
et les étoiles en secret
nous embrasserons
l’indifférence des astres
et leurs habitudes étroites.

*

29. le vert nous va si bien.

porcelaine et caramel                            
on ne se fait pas d’illusion
on se divertit de nos rêves et des étoiles
avec toutes les peines du monde
sans rien retenir sauf une larme.

*

30. Principes.

l’enfer respire et se console
de son innocence et de sa cruauté
de ses formes précises et définies
sans souplesse ni profondeur
ennuyé, dégoûté, et déçu. 

*

31. Intermite.

faisan silence à l’égale de ma solitude
mes songes empruntés à une autre langue
à l’ombre d’une révolution rêvée par mon étoile 
dans une confidence que le passé n’engage plus
dissimulant son plaisir lorsque le soleil se cache
avec chaque fois plus de talent et de chance
mes vers ralentis pour plus de prudence.

*

32. Dualité.

étrange conception des anges
on ne touche plus terre ni plus au ciel
paradoxes indéniables aux trésors engloutis,
visages sombres,
équinoxes défaillantes aux mystères figés 
soleil à la renverse de son cœur excédé
cause de l’inclinaison des cités et de leur quadrature,
apologies furtives et renouvelées
états primordiaux tendant vers l’inconnu
confession de la chair de sa gêne éprouvée
étoiles forgées par la grâce et au génie masqué.     

*

33. Bataille.

défier ses rêves
les plus obscurs et les plus grands
à l’envers de ses secrets
à la couleur de fers
et réconcilier la nuit
avec l’océan.

*

34. Alentour.

comble silence et s’embrasse
à l’horizon rompu s’invente
des noms pour fuir

tout oublier sur le chemin du retour
et nous divertir de nos vers
débattre la terre de l’inconnue
toute la nuit tournée en travers.

*

35. Equinoxe.

des pantins dépouillés
de la rigueur des anges
les heurts passés j’essaie
péniblement et lamentablement
de creuser la nuit, ses privilèges,
sa candeur et son dégoût
et ses ténèbres
de balayer les couleurs de leur propre vide
de me rendre sans un bruit
de sonder le silence et ses origines.


*


36. Lyre.


évaluer la lune lorsqu’elle s’apostrophe
à l’envers d’horizons appliqués 
chaque fois que la pluie nous est égale
l’emporter sur le ciel, son faste et son ennui
dégager des étoiles nos devoirs
notre liberté évanouie par un soleil de plomb 
provoquer le rire, sa lucidité et son aigreur
et faire trembler la terre au risque de se blesser
défendre l’endroit en trompant les étoiles
anticiper et souffrir ses nerfs à volonté.

*


37. Ode.


il parlait bien
de trop
ces yeux brillaient
presque
il rêvait
par habitude
il dégrafait les étoiles,

il réclamât des héros
surprit les astres
et son chagrin grandît.

*


38. Fantôme.

implorer les souvenirs
de ne rien perdre
des profondeurs de l’oubli
endurer le ciel
dans un angle mort

organiser l’avenir  
rechercher son vers
expulser le rêve de tout son mal
résoudre ses prières en plein soleil
garder un œil. 

*


39. Marche.


l’horizon comblé par ses mystérieux génies
l’ennui des heurs qui passent à la géométrie dissentieuse
ses phares collés à la nuit

une lampe allumée sur ses mystères et ses génies
cent génies à la surface toujours intacte et lisse
mystères inventés par transparence

faciliter son innocence par la grâce et sa fragilité
sentinelles égarées des ténèbres, emportées et taciturnes,
son silence ordonné alentour sa beauté déçue

rependre la dépendance des formes à l’évidence essentielle
l’écart nécessaire aux couleurs feintes et infinies
et en fonction d’ailleurs la réalité requise.
           
*

40. Fresque.


la nature va se reprendre
l’histoire recommencer
tout l’absurde et sa caducité
et son ignominie sans remord
ses scrupules sans espoir,
le drame avec tout son ennui,
sa bêtise et sa froideur
son altruisme et son truchement,
ses contraintes et ses différences

séraphins ployés d’enclumes
l’interdit d’un ciel
pas tout à fait muet, ni
tout à fait limpide
le soleil, son écho
ses rebondissements et ses réflexes
et en dehors des étoiles notre futur
abordé et inadmissible

et de singulier ou de tragique
de léger ou de flagrant,
de propre ou d’appuyé
que l’absence rattrapée
sous la pluie,
à l’ordinaire,
inévitable et répertorié. 


*

41. Provence.


des vices de l’amour à l’étrange de sa nullité
avec à peine le temps de raconter
ses rêves
romantique ou ensorcelé
je me précipite tout en prenant l’air
de rien
contorsionniste
je manque d’élan. 


*


42. Projet.

profondément et sans bruit
je fixe
mes propres ténèbres sur le mur
… rien
mes illusions bien à l’abri
du simulacre des étoiles.


*


43. les morts on tous la même peau.


un cœur gros comme un orage ridicule et sérieux
l’amour à la rigidité et la froideur squelettique
c’est à peine sans bien voir le ciel tout ce que l’on traverse
jeunes lions et misérables amants
dans un prés vert et réversible à la fois
dont nous tirons nos forces et pour le moins du monde
de sa tranquillité, son calme et sa douceur,
un astre de plus en retard, brillant et dissipé.


*


44. Charlie’s angels.


sans plus de certitude que de vision
aveugles, fauves et décousus, mes vers
soumis à l’horreur du coins des lèvres
j’abolie les angles,

j’abandonne mes appuis
la nuit glacée et collée aux vitres
les mystères d’une vie merveilleuse et cent secrets
retournés à la terre

j’ai retrouvé l'inquiétude du fini
la controverse du silence et ses intrigues
pour ne point gaspiller d’une fleur la beauté
où avec les ombres concordent le doute.

*


45. Des tours et des piliers. 


au-delà la certitude redoutable de l’éternel
outre l’angoisse infinie de l’immortel
de tout leur éclat, et de leur abcès,
guérir   
de la patience révoltante des étoiles
se distraire
de leurs anomalies avoir les maux
pour effriter les murs
une baguette
pour rappeler notre image à sa magie.  


*


46. Chat.

notre origine irréprochable
c’est sans l’ombre d’un doute un manque
systématique et contigu, une exigence
écartée, écarlate, éclatante, éclatée, 
à l’innocence fragile,
grave et égarée, affamée et nue
de désirs fulgurants aux fonds abîmés. 


*


47. Une peau de chagrin.  


un grand ciel aveugle et bleu
une terre sans faille un horizon sans issue
la tête levée le long de plantes roses
et nues
des eaux plates aux reflets limpides et impartiales
des feuilles mortes partagées de mots flottants
les idées arrêtées au milieu de corps en mouvements 
essayant d’émouvoir ma patience et d’y mêler mon ennui.


*


48. Tambours.


ses rêves harassés par des ombres superficielles
des étoiles tantôt blessées parfois inabordables
une terre retranchée de la débâcle d’un soleil
réputer les traces inconsolables
de son corps détraqué d’effroi remarquable
l’ébullition du vide et son ennui épargné
prolonger les accidents à la beauté résignée
sa gravité dépassée par l’absence de reflet
formuler ses vers sur la pointe des pieds.


*

49. Luciole.


nous irons doucement rechercher les étoiles
sans plus de bruit nous surmonterons encore leur absence
nous veillerons à la prochaine fois
où nous aurons des vues différentes
nous réfuterons les drames de ses larmes gonflées 

nous nous nourrirons de mystère
nous écarterons le jours de nos lèvres
la nuit de ses illusions et de sa discipline
aux monuments calmes et achevés
aux visions dépendantes de nos souvenirs accablés

de la pitié des anges et de leurs souffrances
à l’origine des symétries et des ombres errantes
nous courberons notre nature douloureuse
pour se rendre à l’ordinaire très ridicule
des gouffres hilares de ses muses insensées. 


*


50. Manivelle.


l’hiver à ses doutes que jamais l’été ne rassure
ni ne poursuit ni ne ramasse
et de l’obscurité précaire que la nuit nous offre
se mélange une mer d’aluminium et d’illusions
à l’opium cerné par nos reflets
aux trésors gravés dans l’ombre froide et bleue.


*


51. Debout.


je t’en dirai plus que ce que les étoiles ont cherché
nous remuerons la terre, nous fouillerons ses entrailles
nous déferons ce que la poussière soulève
nous serons ceux là qui tremblent et résistent

nous remuerons la terre, nous déchirerons ses entrailles
le froid éclatera, entaillera nos talons, pétrifiera nos os,
nous serons sans gêne et infaillibles
nous déferons ce que la poussière recèle

nous redresserons l’horizon à la grotesque certitude
des perles nous redécouvrirons les prodiges
l’orange amère et pétillante attachée à l’ennui
nous défierons la patience des formes aux couleurs écrasées.


*


52. Pendule.


j’ai besoin de me sentir pendu comme mille âmes entre elles
décomposer mon dégoût et mon ennui et y soustraire l’horreur
et peu importe ce qu’en racontent les fleurs et les idées
que l’on nous souffle
le temps ne presse pas, et conjugue l’évidence à l’éphémère 

fantasque, esthète, appliqué, je me répète
amèrement et sans plus faire de faute
dieu fuit dans l’ombre qu’il projette et tremble comme une feuille
je ne serai pas seul, nous ne serons jamais loin,
plein d’audace et décontractés.

*


53. Perle.


le silence infini en travers ses mouvements lasses,
l’aridité de l’absence au calme fébrile et bleu
où nos rêves coïncident et se renforcent.
respirer profondément la nuit au croissant des astres
ivre de ses désirs domptés par des soleils de plomb.
de ses révolutions latentes écrouler le ciel dans l’inconnu
et débattre avec la terre de ses merveilles et de sa nature.

*


54. Canevas.


l’on essaiera bien une fois
de dormir comme si l’on avait des rêves
où les étoiles ne coïncident plus
avec le goût de la mer nous repasserons
à de nouvelles habitudes et d’autres abandons
immortel absent à réviser le ciel
et nous relâcherons notre prise
lorsque le soleil s’éteint,
et que dieu expire.


*


55. Figurer.


tout à côté
de toi
sans vraiment plus être de taille
et
comme pour retenir les étoiles
un mot.


*


56. Point mort. 

de l’insupportable sensibilité des nébuleuses
l’on photographierait des miracles
spectateur d’infinis et d’heureux moments d’angoisse
en contre-jours de vingt papillons immobiles et incapables
l’on confondait le ciel et la terre et séparait le soleil des étoiles
trébuchant sur l’envers de souvenirs trompés.  


*


57. Article.


anticiper sa plainte, magnifique et désolante,
plonger avec les étoiles en imitant leur manières
pour combler les ombres du dégringolement des couleurs
intimider les oracles de l’apocalypse
jusque dans les détails et à défaut de prouesses
nous dénouerons le mystère de ses niaiseries
et de son indécence, nous bornerons l’essentiel.  


*

58. Pinball.

s’amuser de la contreverse subtile des nos vertiges
au dessus de nos exigences et de nos espoirs
l’éternelle et l’urgence accablées par plaisir
et de l’indiscrétion des étoiles
jusqu’à en oublier la lune prétendre l’amer
de tout submerger
complices indéniables des équinoxes.  

*

59. Corpus Dei.


renoncer au silence que la nuit ramasse en son sein   
et raccompagne par-delà l’ennui des murs et son intimité
mercure aux rêves épuisés et malades
paradoxe de la foi et de ses secrets indivisibles
symétrie de ses gestes au crépuscule intact
fragilité des parallèles en équilibres     
l’écho étranglé à l’horizon
lever les bras comme pour retenir les étoiles
un peu de pudeur à la grâce entêtante.

*

60. Chevet.

invincible et mortel quiproquo des rivières
dérobé à la malice même des miracles
les poings sérés contre l’aveu, l’amour et ses doutes,
l’infini espoir à rebours de l'invisible
anachronisme des astres à la source de nos désirs.

*

61. Parade.

autres les phrases se répètent
tempêtes dont les sens se renouvellent
les mêmes maux lâchés comme des chiens
aux souvenirs obscurcis par ses baisers
boréales gonflées par l’oubli

j’ouvre les yeux et je rêve toujours
de mille feux et d’artifices
étoiles mortes avec toutes les peines du monde
de doubler l’horizon
porcelaine et enchanté. 


*


62. Belle.

c’est avec toute la lassitude du ciel
avant d’être rejoint par la pluie
une nouvelle fois
l’emporter sur ses rêves
en face l’amer du bout du monde
et du souci infini des étoiles.

*


63. Vivaldi.


finir nos bouteilles
rejouer nos vers
et se foutre du ciel.

*





Par Zaar Helill.