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XXI.


















XXI.















































à Camille, Lucille, Juliette et Théo.








I.




Idylle.





Le climat se réchauffe
Et les bombardements se répètent
Et nous courons toujours
Le risque d’une catastrophe nucléaire.

La nuit
Les blindés
Envahissent l’horizon et traversent les frontières.

Mais nous fermons les yeux
Et le jour prend fin
                                              Et le temps passe                    
Et le nombre augmente.

Et la mort se révèle
Sans jamais nous obséder jamais
Plus que notre santé.







#




Vision.





Comme sous la semelle
De nos rêves
Méditerranéens
Est d’un bleu
Sans faille

La lune
Est aussi
Rouge
Que la matière
Est grise.

En d’autres mots
Le sang coule
Et
Le champagne aussi.  











#


II.

Origami.



Nous fuyons le ciel
Pour échapper à ses fantômes
Mais notre ombre se refuse
A traverser la mer.

*

Où la terre et le soleil se rencontrent
Nous poursuivons la trace
Des premiers hommes
Ou il s’agit d’assumer nos erreurs.

*

Et nos rêves débordent
L’horizon
Et l’horizon
Se dérobe.

*

Et notre chute
Est libre mais mortelle
Nos rêves un peu trop loin
Où l’horizon est sans fin ni parallèle.




#




Orchidées.




On roule
Jusqu’enfin voir le ciel
Ou quitter la route

On débouche
Une autre bouteille
On vit avec son temps

On suit
Le déroulement des opérations
On change de chaine

*

Ne craignant rien
Du froid qui envahit nos villes
Ni de la faim qui rampe devant nos vitrines

Sa nudité
A quelques millénaires
De l’éternel

Je ressuscite
Là où ses rêves prennent fin
Sans qu’un mot ne trouble leur silence

*

Autrement moi
Que seul
Ou à l’abri

Le corps
Troué
De balles

La nuit n’aurait pas pu être pire
Le jour se lève
Et les dieux restent.



#

III.

Page.

Notre traversée fut silencieuse
Mais animée
Où la nuit n’aura pas été pire
Qu’à notre réveil.

Sans jamais se divertir
De la course du soleil
Nous avons suivi
Des astres sans horizon.

Nos rêves usés sur des kilomètres
Toutes ces ombres qui se projettent
Sur des murs à l’égale épaisseur.

Rivalisant avec sa propre solitude
Trahi par ses propres vertiges
Notre sort était déjà scellé avant les premiers coups de canons.



#





Cordes.




Créatures fantastiques
A la sortie des ténèbres
Où à l’envers d’un monde
Qui n’a plus de sens.

Horizons ascensionnels
A la géométrie excessive
Instruit par ses rêves  
Rongés par le sel.

Ou de l’obsolescence des corps
De terres inaccessibles
D’astres aussi ensoleillés qu’éphémères.

Convaincre la chair de son mystère
Et de son sacrifice
Soustraient à la nature de son être propre.








#




IV.



Cerbère.

Que savons-nous de ces figures
De ces visages
Et de ces ombres
                                              
De ces rivages
Aux témoins
Lourds de larmes
Et survivants du pire.

L’uniforme est lâche
Où le fol empire de ses conquêtes
Ne demande pas plus de courage que la foi.

Que savons-nous
De ces cadavres
De leur génie
Et de leur mal

De leur silence
Et
De ce qu’il cache

De cette mort
Soutenue par les armes
De ces nuits
Blanches et vermeilles.

Nous ne savons rien.
Mais les dieux raffolent
De ces jeux et de ces merveilles

Où nous accomplissons leur dessein
Nous donnant beaucoup de peine et tous les moyens
Pour être digne de leur humeur
Aussi constant dans notre malheur.



#




Accord.


Têtes brûlées
Dépourvues d’exorcisme
Ou
Survivants
D’un autre temps.

Témoins
D’un autre monde
Ou
Revenants
De l’enfer.

On rêve
Encore et bien
Encore
De trop.



#



V.


 Tactile.


Les rues sont désertes
Nos rêves éparpillés
Et le jour se lève.

Nos idoles sont cruelles
Nos rêves clandestins
Ces nuits sans objet.

*

Nous scrutons le ciel
Dans la fragile perspective
De vieux horizons.

Le soleil dans sa course
Excède son dessein
Où ces passions s’opposent.

*

 Sans plus trouver le sommeil
Où de ses rêves un peu courts
Nous retombons vite sur terre.

Nous ne sommes pas éternels
Et le mal renaît chaque jour
De ses cendres.



#





Interface.



Comme si l’on s’attendait
A tout
Ou que le monde explose.

Comme si l’on s’attendait
A tout
Ou à laisser une trace.

Soustraire chaque rêve
De ses plus brillantes ténèbres.
Soumettre chaque rêve
A ses plus brillantes ténèbres.

 Des coups de matraques plein les étoiles
Nous rêvons juste
Parce que nous ne sommes pas éternels
Mais vite abattus.








#



VI.

Slalom.





Nous sommes d’ailleurs
Et d’ailleurs nous sommes nombreux
Et de grands rêveurs.

Il y a encore des vies à sauver
Ici comme ailleurs
Et autant de rêves à réhabiliter.

Ici
Des murs se dressent
Comme des idées
Aussi tristes que la mort a creusées.

Où ailleurs
La mort creuse un peu plus la terre
Sans plus
Ni laisser le temps de rêver.









#


VII.





Asile.




L’enfer est raffiné
Les calculs sont précis
Et les bordels sont pleins.

Et tout son sérieux
Figé dans un sourire
S’adapte
A la nécessité du ciel.

Détaché du monde
Et devant ma télé
Je me coupe les ongles.
Je suis lessivé

Notre confort a un prix
Ce qui est peu dire
Quand on a tout gâché.







#









Écueil.




On ne trouve plus les dieux
Que dans des stades
Où les foules se trouvent
A distance égale.

 Il est 20 heures
Et
Nous attendons

La promesse d’un jour meilleur.
Son rêve à portée de main
Enfermé dans une bouteille

L’histoire s’écrit.
Sans que l’on en retienne un seul mot
Sans aucune poésie
Et presque sans aucun mal.





#





VIII.




Rana Plazza.

1.

(Une idée n’a pas de fin
En soi.
Aucune vérité n’est jamais assez

Démontrée si elle n’est un progrès.
Une pensée n’a de valeur
Qu’à la seule et unique condition qu’elle prouve l’infini
Affinité des possibles qu’elle offre.)

2.

Et voici les dieux qui se réclament à notre mémoire
Des dieux aussi nus et creux que décidés.
Et voici nos bourreaux

Souriants, débonnaires et convaincus.
Et le jour se lève
Révélant des ombres interminables
Et sans épaisseur.

3.

Et nous retenons notre souffle
Hier encore
Nous traversions l’enfer
Et aujourd’hui l’histoire

Se répète
Aussi superbe et sévère
Qu’elle s’impose sans la moindre gêne.
                  
4.

Les amants seuls
N’ont pas les pieds sur terre
Et c’est le ciel

Qui vient nous tomber sur la tête
Je traine
Le long de rues désertes

Tête en l’air
 Le danger a toujours été
Partout
Le même.

5.

Quelques heures encore et nous
Retournerons travailler
Nous irons droit

Devant les yeux
Baissés
C’est vrai que nous sommes cernés et

Baisés jusqu’à la moelle
Et c’est aussi vrai qu’il nous faut tout
Faire

Péter
Et vite. 





#






Quitte ou double.



Je bois
A la bouteille
Je suis

Au chaud je fume
Et le ciel s’obscurcit
Un peu plus

Tard
Une autre
Étoile

S’éteindra
S’abimant dans les ténèbres
Avec son secret

*

Ce soir
Les dieux
Se révèlent

Sans complexe
Et leurs bourreaux
Sans pareil

Ce soir
Il n’y a rien
A retirer

De cette nuit
Silencieuse et interminable où
Nous errons sans bagage

*

Ce soir
Seules
Les étoiles

Nous épargnent
Leur solitude
Et

Leur mort
Insensée
Ce soir

C’est foot
A la télé
Et il n’y aura pas de quartier.











#


IX.




Bounty.



J’écris
De longues lettres
Que je n’envoie pas
A des amis bien meilleurs

Que moi
Plein d’amour et de morgue
De vrais romans
Où je ne parle

Que de moi.
Alors je me remets à lire
Et je continue de boire

Ah ! je vis dans le luxe
D’une chambre
Où le silence est sans la moindre grâce.







#





Kafka Kerouac Kundera.


J’écrirai peut-être
Moins
De conneries
Si j’en avais seulement quelque chose à foutre.

Ou je fais de mon mieux
Pour éviter la prison, la rue, l’asile,
Où la lâcheté de l’uniforme
Appuie sa hiérarchie.

*

Je traine
De bar en bar
Et le temps passe et
La mort

Se rapproche
Et la mort nous rapproche
&
Nous sépare.

*

Il y a ceux qui savent
Baiser
Et ceux qui passent.

Il y a ceux qui savent
Tout le reste où ils restent
Quelque part des poètes.

Et les morts s’entassent.
Des corps défilent
Et la mort nous dépasse.

*

7, 6, 5
Heures
Du matin

Il y a ceux
Qui se lèvent
Et d’autres qui
Débauchent.

En même temps
Des blindés suivent
L’horizon
A la frontière
Avec la nuit.

*

&
Moi

Qui
Regarde
Un soleil
Qui
Mortel
Ne nous réchauffe déjà plus

Je bois et
Je me remets
A lire
Et je rêve
Afin au mieux d’occuper mes pauvres nuits.


#








X.





Tectonique.




Le jour se lève
Les fêtes sont proches
Les morts insistent

Mais nous
Nous ne nous attendons pas
Ni à leur retour ni

A avoir
De
Leurs nouvelles.

*

C’est toujours le même rêve
Qu’excède la réalité des canons

C’est toujours le même rêve
D’ailleurs

D’ailleurs
Ce n’est pas un rêve

Mais la réalité des canons
Que l’on soustrait

A tous ces rêves
Où se propose l’éternité.

*

C’est toujours la même histoire
Où jamais un mot
Ne manque

Où pour aller plus loin
Il aurait fallu traverser la mer
Ou se retourner

Ou jamais un mot
Ne déborde
Ni les ténèbres ni son silence.  









#




27.01.2017.



Ecrire est aussi irrésistible
Que misérable
A l’heure où l’on rêve de poésie
Et que les guerres font rage.

*

Et nous allons la nuit dans le silence de lecture sévère
Où jamais un mot n’est de trop ni ne déborde la page.
Où jamais un mort n’est de trop
Où l’histoire a ses revers.

*

On écrit
Comme si ses rêves étaient de trop
Jusqu’enfin se débarrasser de son égo
Et retrouver le sommeil.

*

Nous avons passé l’âge
D’être immortels
Mais notre problème est maintenant beaucoup plus compliqué
Et relève de la difficulté même de respirer.





#


XI.



Casserole.


Toutes ces nuits rongées,
Passées à l’abri de l’éternel
Comme derrière des barreaux.

Et le jour se lève,
Comme dans un immense
Moment de faiblesse.

Et le soleil se lève,
Au-dessus de l’horizon
Plus écrasant encore.

*

La mort seule
Sait se rendre
Disponible.

Aussi j’attends
De finir mon vers.
Rien ne presse.

Je déboucherai encore une autre bouteille
Avant de rejoindre les ténèbres
Avant de céder devant l’éternel.



#






Carré.




Et les dieux se révèlent et nos bourreaux
Aussi
Solides que sévères.

Et le nuit
On s’évade
Comme dans un rêve
On rêve

D’évasion.
Mais la nuit s’oppose
A nos lectures

Comme l’envers
A l’oubli.
Où l’ennui est l’ennemi
Et l’ennemi est le rire.







#



XII.
Drone.

Je mange bio
Je chie
A heure fixe
Je bois
Beaucoup
D’eau.

J’ai encore toutes mes dents
Et les dents jaunes
Des cheveux gris
De grands enfants.

Je roule
Sans m’arrêter
Je sors
Couvert
Je saute
Des repas.

Non pas
Sur une mine ni vraiment de joie
Je dors
Très peu
Je suis.

Devant
Mon écran
Les yeux rouges
Et le nez qui coule
Je bande aussi

Facilement que d’autres
Une arme à la main.

#







Anthropocène.




1.


La mort se répète
Tous les soirs
A la même heure
Et
Sans raison.

Et les morts se répètent
Et se suivent
De près.

Ses rêves éternels
Si près de l’éternel
Où sa chute est libre
Et le sommeil profond.

Où ses passions échouent
Où la mémoire déborde.


2.


Je finis mon verre
Chaque mot tient sur une ligne
Comme un rêve qui durerait
Toute une nuit
Il est 20 heures.

Je finis mon vers
&
Ce foutu
Poème
Il est 20 heures
Et
Il est déjà peut-être trop tard.

Il est 20 heures et il y a
Déjà bien trop de cadavres.








#










XIII.








Achtung.




Un cocktail
A la main
Et la vie
Reprend

Des couleurs.
Je finis mon verre
Prêt à retourner dans l’arène

A mourir
Sinon de rire.
C’est toujours le même rêve

Qui nous empêche de dormir.
Et ces week-ends sont bien courts.
Mal
Heureusement le jour se lève.







#




Terre Neuve.




1.

La fin approche
La nouvelle année aussi
&
Malgré l’imposture tout n’est affaire que de superstition.

Et nous tombons
Les uns après les autres
Nous tombons.

2.

Ici les morts
Nous
Réveillent
Où les morts seuls réussissent

Une fois
Privés de leur égo
A rompre avec le silence.






#


XIV.

Ivoire.


1.

Sans qu’un mot ne se répète
Plus
Que nécessaire.

Où ailleurs la chair est sans fin
Mais sa nudité sous tutelle
Où les mots sont de trop et les morts tout autant.

2.

Voici les dieux
Qui se relèvent
Aussi nombreux que nos bourreaux.

Et nos bourreaux se révèlent
Aussi
Passionnés que cruels.

3.

Et le soleil se lève
Tel un monstre sans poumon
Sans plus d’imagination que de pouvoir.

Tel un poète
Qui par manque d’inspiration
Irait chasser l’éléphant.



#






New Jersey.




Je perds
La raison
Autant que le sommeil.

On grignote
Un peu de la nuit
On profite de quelque
Étoile sincère.

On écrit les jours de pluie
On s’enfonce
Un petit peu plus profondément dans ses rêves.

Et j’en ai de la chance
Je n’ai pas déplacé un meuble de la nuit
Et il est déjà bien trop tard
Pour que je me coupe les veines.









#




XV.



Salvador.




Des barbelés en guise d’horizon
Et le ciel qui nous tombe sur la tête
Rêves qui n’ont pas le temps d’aboutir
Et que la nuit engloutit toujours de ses ténèbres
Je bois.

J’écris
Un poème
Par bouteille ça fait des litres à l’heure
C’est autrement foutre
Ses tripes sur la table.

Ivre et
Enfin couché
Il ne s’agira plus de se soucier
Du prochain désastre ni même essayer
D’y échapper.





#






Console.





Comme ces corps que l’on repêche en pleine mer
Débarrassés de ses mystères et de ses faiblesses
De ses rêves anonymes et de ses passions clandestines
J’interromps mes lectures.

Revenir du fond d’une bouteille
Comme d’entre les morts
Au milieu de ces astres éteints et de leurs révolutions inutiles
Je finis mon verre.

Ou comme si son rêve pouvait durer
Toute une vie
Je finis mon vers avant
D’allumer ma télé.












#



XVI.


Hydre.




J’écris
Comme en travers une boule de cristal
Dans un silence que n’égale que l’épaisseur
Des murs qui se dressent.

Dont il n’est plus possible de contester
& La nullité et l’outrage
& L’insulte et le mépris.

On croirait
Entendre une mouche
Mais c’est un obus
Qui siffle.

& Le temps s’arrête.
& Les discours sont tranchés.
& C’est toujours le même rêve qui nous tient éveillés.








#





Traffic.



1.

Nous nous précipitons
A la reconquête de notre nudité
Nous franchissons l’horizon
Abandonnant
Nos maisons et nos morts
Mais pas le chant
Et les chiffres sont bons.


2.

Rescapés des ruines et du carnage
Arrachés à sa terre et à ses rêves
Nous errons maintenant
Sous des tentes et dans la boue
La mémoire
Encombrée de ses proches
Aussi loin que l’on se rende.


3.

14/18
Début de la télé-
Réalité
Dites 33
Avec le napalm arrive la censure
Avec la couleur
Tout semble encore possible.


4.

Attachés
A ses terres et à ses rêves
L’homme marche
Sur la lune
Et
Des légendes disparaissent
Et tout est à recommencer.


5.

Aujourd’hui
Mieux vaut avoir de l’humour
Que la foi
Avoir du recul
Que de finir cocu
Aujourd’hui les anges
Sont à la télé.


6.

&
Le temps pèse comme une enclume
Et il est impossible de se sauver
Ni réincarnation ni métempsychose
Tout est à sens unique et sans issue
Où tout est parfait dans ce monde
Parfaitement quadrillé.

                                                       

#






XVII









Ecchymose.






On écrit
Croyant enfin atteindre
Au silence

Silence que l’on cherche
A entretenir tout le long
d’une page.

On écrit
Croyant rompre enfin
Avec le silence

Silence
Que le moindre mot
Déchire.


*


J’écris
Sans rien craindre
Des chars et des dieux
Je bois.

On ne compte plus
Ni les victimes
Les milliards
Et les civils.

Je bois
Pour trouver
Le sommeil
J’écris.

Et
Si j’ai de la chance
Je ferai encore de beaux
Rêves.












#





Folie.



1.

Dix jours qu’il pleut
C’est-à-dire à peine le temps
De débrouiller une idée.

Mais plus que le temps
Nécessaire
Pour se sentir mortel.


2.

Nous avons pris l’habitude des barbelés
De ne plus voir le ciel
Sans imaginer le nombre
Et des murs se dresser.

De voir
Couler le sang
Se mêler à la terre et ses rêves
Réduits au silence.


3.

Et tout son sérieux qui s’adapte
A la circulation dehors
Étranger
A son propre mystère et sa beauté.

Sans un regard en arrière
Où nous avons été si nombreux
A tomber.


4.

Et la police
Nous prend à revers
Et n’épargne personne.

Il faut voir
Tous ces camions
Remplis de marchandise et de millions
Compromettre notre survie.
















#






XVIII.




Zombie.



J’écris
Ce qui est autrement
Étaler ses tripes
Sans marcher dedans.

Je me réveille
En sueur
Comme d’autres
Baignent dans leur sang.

Je vis seul
Je n’ai rien à perdre
Je me soule
Je ne rêve pas.

Je les entends se réjouir
De la douceur des températures
Et fiers
De leur nouvelle voiture.






#







Héritage.


La veille nous a vieillis
Et la nuit
N’a encore été que des cris
Des souvenirs et de longs
Silences.

Je m’en vais
Remplir mon verre
Et
Ouvrir les fenêtres
C’est bientôt le printemps.

Chaque nuit
Passée debout
Tout prêt
D’en percer l’infini
Nous n’avons plus bougé.

Et
C’est une idée
Qui se précise
Un rêve de plus
Qui ne tient pas debout.

Avec le temps
Tout
Se précise
Et l’appui des dieux
Et les fantômes qui nous poursuivent.

Nous n’avons rien
A voir avec ce monde
Pas plus que les étoiles
Nous effaçons nos traces
Nous préférons rêver.

*

Il y a 20 ans
J’étais jeune et con
Rien ne s’arrange
Et ma télé donne le ton.

Nous marchons
Sur la pointe des pieds
Il y a longtemps
Que l’on ne joue plus.

Nous passons
La nuit dehors
Nous passons encore
Des nuits ensemble.

*

Nous n’avons rien
A voir avec ce monde
Pas plus que les étoiles
Nous ne faisons de bruit.

Et le jour se lève
Et le bilan s’aggrave
Et l’on regrette
De ne plus monter à cheval quand on roule en diesel.

Et nous avons marché jusqu’là
Sinon sur la lune
Ou n’est-ce que par ennui

Que l’on s’est amusé à tout
Corrompre
A l’abri de ses plus petits caprices.










#








XIX







Collisions.




1.

Des corps
dont le silence
a rendu la paix

Des traits
dont la nudité
a rendu le silence.

Un ciel barbelé d’interdits
des murs
pour conquérir le vide

Et le temps passe
à la faveur de ces nuits sans rêves
et sans le moindre accident.

2.

Renvoyés à ses propres ténèbres
et la complexité du nombre
les noms se superposent
au hasard de quelque dessein

Où la mort seule
explore ce monde
où l’homme est criminel dès qu’il croit en
être le maître.

Et l’impuissance des dieux
se remarque
dans la stérilité de ses nuits sans trêve
et se mesure à distance égale

Où ces ombres tragiques
et ses lèvres brulantes
défendent une nature
aussi pure qu’insensée.




#











Ukulélé et gargarismes.




1.

La lune était absente et les étoiles
Nombreuses
Les astres étaient tout.

Aussi borgnes
Qu’attentifs.

Leurs révolutions
Parce qu’elles étaient gratuites nous émerveillaient.
Mais nous en avons depuis déjoué la géométrie
Nous l’avons excédée.

Et puis la terre a brillé
De mille feux
Sans trembler.


2.

Au milieu des foules
Anonymes et corrompues
Aux rêves irréalisables

Nous avons sauvé
Les apparences
Après cette nuit
Que mille couleurs assourdissantes
Ont augmenté

Et dont il ne reste de ses désirs
Que des larmes
Et
Son souvenir désarticulé.


3.

Dans ma cuisine
Sans bouger
J’observe

Et Le monde
Aller sans fin
Et
Les murs danser.

Ça a été
Une nuit sans miracle ni génie
Une nuit remplie d’ombres.
Une nuit qui ne servira pas l’histoire
Une nuit beaucoup trop longue.


4.

Et l’on se devine
Aux profits de plus grandes tragédies
Où des murs s’élèvent
Et les ombres grandissent.

Où notre nudité se profile
Et les éléments se déchainent.












#






XX





Alter ego.




Ainsi chaque jour qui passe
Nous passons
Notre temps
A en réhabiliter les rêves
A nous garantir de leurs sursis.

*

Nous sommes fins
Prêt à démontrer toute la supercherie
Des conflits
&
De nos gouvernements.

*

C’est aussi un jour
Parfait
Pour refaire l’histoire
En abandonner les dieux
L’imposture et la trahison.

*

De rêve en super nova
Nous observons la lenteur des astres
Et quelques étoiles
Hors la loi
Comme de nouvelles inconnues.

*

Et nous dévisageons la pâleur infinie de figures
Dont les traits vidés de leur génie
N’ont pu seulement exaucer
Leurs différences
Ni leurs originalités.

*

Attendant que le soleil se rapproche
Où dans le souci d’une prose qui exagère son alibi
A moins de faire plus attention

L’histoire se répète en vain
Toujours aussi pauvre et cruelle.




#





Science-fiction.


Revenir du fond d’une bouteille
Comme d’entre les morts
Je finis mon vers.

Tituber nonchalant
Au milieu des précipices
Frôlant l’éternité
Je bois.

Ses rêves intacts
Je ressuscite
En même temps
Que la nuit expire.

Je finis mon verre
Tout n’a pas été dit
J’ouvre un dictionnaire.









#







Per Larsen.




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