I.
1. Château de sable.
dépassée par l’ordinaire
de ses visions aussi
calmes qu’incohérentes.
rêves étranges,
épuisés et malades,
berçant son calvaire
incessant et langoureux.
de vagues scrupules et d’horizons lasses
juxtaposés
à l’équilibre de ses propres ruines.
de ses rancunes et de son sarcasme
en italique
et le soir aux chandelles
fin prête à tomber.
amoureuse et convaincue
de l’illusion et de ses lacunes
concédant à la nudité ses instincts
intransigeants et insatiables.
sa foi, ses ravages et sa légèreté,
coupables et décevantes, et trahies
par le grotesque de nos bavardages.
2. Malfamé.
rencontrer de nouvelles étoiles
de nouveaux soleils et de nouveaux secrets
d’où l’éternité toute entière pourrait basculer
du bout des doigts.
nos maux par transparence
d’un vers une prière
renversant et ses cris et son écho
de toute sa vaine et son amertume.
parlant d’amour ou d’autre chose
du rêve de ses excès ou de la nature la pudeur,
mais fuyant le moindre souvenir
l’oubli, la poussière, les dynasties.
de la subtilité des proies
à la vertical de ses aphorismes
ta mains réforme cette vue sans défaut
unique et extraordinaire.
3. Section.
je ne vois pas
grand
chose
j’imagine
tout
le reste
j’essaie
de te rattraper
dans le cou
chaque fois.
4. Une supercherie.
on parlait d’amour et de Kerouac
on s’écoutait
Mahler.
et tout l’ennui du monde en moins
nous vidions nos vers.
et nous vidions nos vers
s’étranglant en vain
et balancions par la fenêtre grande ou verte,
nos maux
Kerouac, Stendhal, et Mahler.
5. Ballerines.
nous prenons tout
le temps devant nous
sans plus tomber plus
bas,
ni faisant
ni l’erreur
ni de mâcher
ses maux.
préférant à ses vers
splendides et immortels
leur reniement,
notre nature,
splendide et immortelle,
son infirmité, ses mystères et sa nudité.
6. Entrelacé.
attendre l’heur
sans plus de manière
sans plus rentrer
dans les détails
suffire au monde
tout contre toi
souffrir et du monde
ni le manque ni l’absence
je t’aime plus que le ciel
est à l’ordinaire
de la nature les excès
de ses instincts le dénouement.
7. L’élytre.
tomber encore sans toujours pas savoir
aimer encore qu’il faille
encore
d'un peu plus de temps, un peu
plus.
8. Un drame.
de l’inconvénient d’être soi à celui de na pas être
outrement
l’ombre et l’éclat d’un clair de lune
le tremblement d’une étoile,
des pierres la nonchalance.
du ciel la courtoisie, l’inutilité,
du mystère la simplicité et l’épaisseur,
des hommes la laideur ou sa caducité,
de l’amour l’abstraction.
d’une éclipse la résistance, la curiosité.
9. Averse.
des langues la sècheresse
de notre imaginaire la pauvreté
de sous la lune sous les étoiles
nos rêves la traversée
et dans le vide ou par amour
des heurs et bien des maux.
10. Scrabble
patiemment confondre nos maux.
par sa douleur et ses craintes, l’orage.
son parfum, sa pudeur ; carnivores et monotones.
souvenirs illusoires et subtiles.
d’astres, l’ébauche et les remarques.
11. Des cathédrales.
les étoiles prisent à la gorge
je n’ai rien
du monde autre que ses plaintes,
ses peines,
de ses prières les incisions,
ni pu
retenir sauf une larme
mon amour,
son abondance, sa mesquinerie, son indolence.
12. Sur la joue.
combiner les ombres écrasantes et perplexes
à sa foi légère et sans conséquence
de ses lèvres les roses
évanouies.
complice de ses merveilleux abus
réconciliant et ses prières et ses secrets
éprouvant encore de la gêne et la nostalgie
d’un frisson la familiarité.
dans un murmure qu’envahit le ciel
de pudeur et de torts,
détacher de ses maux et de leur résistance,
son sourire
du creux des étoiles,
énigme insupportable forgée de reflets ivres
de la lune l’orgueil
ou l’ironie.
13. Déchaussée.
je bois
jusqu’à m’en briser la nuque
et dans le salon
Schubert
je ne suis pas seule
dans la chambre
capable de me rendre
à l’évidence ou ridicule
elle
d’or tout ce temps
sombre et naturelle
ses maux à rebours
de l’aberration du monde.
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