I.
Idylle.
Le climat se
réchauffe
Et les
bombardements se répètent
Et nous courons
toujours
Le risque d’une
catastrophe nucléaire.
La nuit
Les blindés
Envahissent
l’horizon et traversent les frontières.
Mais nous
fermons les yeux
Et le jour prend
fin
Et
le temps passe
Et le nombre
augmente.
Et la mort se
révèle
Sans jamais nous
obséder jamais
Plus que notre
santé.
#
Vision.
Comme sous la
semelle
De nos rêves
Méditerranéens
Est d’un bleu
Sans faille
La lune
Est aussi
Rouge
Que la matière
Est grise.
En d’autres mots
Le sang coule
Et
Le champagne
aussi.
#
II.
Origami.
Nous fuyons le ciel
Pour échapper à
ses fantômes
Mais notre ombre
se refuse
A traverser la
mer.
*
Où la terre et le
soleil se rencontrent
Nous poursuivons
la trace
Des premiers
hommes
Ou il s’agit
d’assumer nos erreurs.
*
Et nos rêves
débordent
L’horizon
Et l’horizon
Se dérobe.
*
Et notre chute
Est libre mais mortelle
Nos rêves un peu
trop loin
Où l’horizon est
sans fin ni parallèle.
#
Orchidées.
On roule
Jusqu’enfin voir
le ciel
Ou quitter la
route
On débouche
Une autre
bouteille
On vit avec son
temps
On suit
Le déroulement
des opérations
On change de
chaine
*
Ne craignant
rien
Du froid qui
envahit nos villes
Ni de la faim qui
rampe devant nos vitrines
Sa nudité
A quelques
millénaires
De l’éternel
Je ressuscite
Là où ses rêves
prennent fin
Sans qu’un mot
ne trouble leur silence
*
Autrement moi
Que seul
Ou à l’abri
Le corps
Troué
De balles
La nuit n’aurait
pas pu être pire
Le jour se lève
Et les dieux
restent.
#