google translate

Aléa. extrait

 

1.

« J’avais besoin que tu sois folle, j’en avais besoin pour ne pas mourir. »

George Bataille. Le Bleu du Ciel.

 

 

 

 

 

Cette belle gueule

d’ange tout de travers

mais tout aussi bête

que ses travers.

 

 

De l’avance que l’on a

sur nos lectures et la nuit

sauver les apparences

quand bien même il n’y aurait rien

à sauver.

 

 

Emporter au fond de soi

Le peu qu’il reste de son mensonge

Cette part égale

Qui faisait son charme.

 

 

Et réfléchir encore

A quand nous vivions tous

Dans des cavernes

Mais comme des hommes

Et comme en pleine création.

 

 

 

*

 

 

 

 

 

 

2.

« Ce don qui tient sa promesse et qui ne trahit pas est en soi une éthique. »

François Cheng. Cinq méditations sur la beauté.

 

 

 

 

 

la veille de l’alignement des astres

le monde comme il tourne sur lui-même

         s’abimer dans la réflexion de ses propres abimes

buter enfin contre l’horizon

 

 

de l’autre côté

l’éternité se repose

et les étoiles sans nombre

ne nous sont d’aucune distraction

 

 

on se rappelle leurs premiers mots

toutes ses nuits passées à lire

entre deux biberons

et la magie que nous entretenions

 

 

on alimentait le ciel de ses rêves

prêt à retourner la terre entière

maintenant on trie les poubelles

et on accommode les restes.

 

 

 

*

 

 

 

3.                                                        

« Je voulais l’aimer de toutes mes forces. Mais toutes mes forces n’y suffisaient pas. »

Katherine Pancol. J’étais là avant.

 

 

 

 

 

Dans sa prodigieuse et exubérante banalité

Reformuler l’éternel et y mêler ses rêves.

 

Infiniment plus dans tes bras et comme écrasés

Nous savons tromper l’ennui devant sa télé.

 

Et quand la mort nous donnerait enfin raison

Nous n’aurons rien connu d’autre du monde.  

 

 

 

*

 

4.

« Le poète se dit encore qu’il aimerait baiser… il se dit bien autre chose encore. »

Desnos. La liberté ou l’amour.

 

 

 

 

 

La mort à portée de main

Mais profiter de son élan

De ce que la mort encore

Emprunte à la poésie.

 

On sort d’un rêve

Comme on finit un poème

Où se confond la fin

Avec la veille.

 

Mais ses rêves se répètent

Comme au-delà des mots

                   Et sa nature se révèle

                   En même temps que le jour se lève.

 

 

 

*

 

5.

« L’idée que l’aversion, l’amertume et le mépris puissent jamais prendre en mon cœur la place qu’y tint jadis l’amour m’attriste profondément. »

Oscar Wilde. De Profundis.

 

 

 

 

 

Des hommes on préfère

Celui qui de ses mains

Se passe d’un cerveau

Mais ne manque pas d’ambition

Ni de sommeil

 

Celui qui passe

Encore pour un saint

Quand en vérité

Il n’y a pas pire espèce

En réalité

 

Et l’on devine

Comme à chaque fois qu’il peut rendre service

A quoi s’en tenir

                   Aussi ne se gêne-t-il pas

                   Et nous donne encore des leçons

 

Il ne dépasse jamais

L’inertie de son objet

         N’a jamais rien retenu

D’un seul poème

                   N’ayant pas plus d’esprit que d’éthique

                  

Mais on l’aime aussi  

Pour ses combines

         Quand ne pouvant plus desserrer les dents et que seul

                   L’on ne désir rien de plus

                   Sinon que d’être seul

 

 

 

*

 

 

 

 

 

 

6.

« Si je pouvais entendre toutes les rumeurs du monde, je percevrais le bruit de ses pas. »

J. L. Borges. l’aleph.

 

 

 

 

 

C’était compter

Mais à rebours.

C’était sans compter

Compter pour rien.

 

C’est avoir touché le fond

Et creuser encore.

Prendre la peine

D’aller à ta rencontre.

 

C’était ensemble

                                                  Être de trop.

Mais ensemble

Comme sa condition.

 

C’est finir un vers

Un poème après l’autre.

Et tout relire

Ce qui déjà se voit proscrit.

 

Et la nuit

Plus qu’elle ne pèse.

C’est maintenant

Prendre le temps.

 

 

 

*

 

hologramme. extrait.



5’’81.



Retourner à l’essentiel
A
Sa plus parfaite et absolue nullité
              Corriger quelques rêves
              D’une toute autre éternité.








9’’56.



des anges
maintenant.

      à la télé
     à moitié nus.

à l’autre bout
      du monde.     

le plus possible
détachés du monde.

où la mort se répète
      sans aucun mal.

délivrés de l’implacable
soupçon de sa propre fin.








7’’22.



Mes journées sont courtes
Elles pourraient être pires.
  
 Je bois
 Beaucoup.

Parfois
J’écris

Un vers
Eternel
Sur l’éternel
Refrain de l’éternel.

                                                    






3’’41.



On préfèrerait sans
Ou s’en foutre encore
Plein le nez.








2’65.



Arracher son masque
en vers
et contre tout.